Ce jour-là, le soleil ne se leva pas. Il n'y eut plus de soir, il n'y eut plus de matin. Ce fut le premier jour. Déjà le ciel verse sur la terre qui disparaît sous les eaux. Les hommes qui ne sont pas emportés par les crues sont jetés sur les routes. Feu de bois quitte l'école avec sa camarade Dalila. De son côté, le père rejoint l'attelage d'un voisin. Et les voilà chacun s'échinant à rallier un refuge, alors que le monde, méticuleusement, se détricote. Une épopée brutale et poétique où la terre et les hommes ne sont jamais aussi beaux qu'au cœur de la défaite. « une formidable épopée qui emprunte aux grandes traditions, en particulier à L’Odyssée. Le texte a du souffle, de l’ampleur, ses décors sont grandioses, leur beauté délétère résonne avec la splendeur perdue du monde dont les hommes sont chassés. (...) une œuvre poétique, audacieuse dans sa forme, mais très facile d'accès, stimulante et envoûtante. La langue est musicale, elle charrie des images d’une beauté saisissante. Au bout du compte, il s’agit d’un roman sur la force des mots. « Qu’est-ce qu’on devient quand on est mort ? », demande, à un moment du livre, le petit garçon sur la tombe de sa mère. « Un poème… Un poème et puis plus rien », lui répond son père. « La poésie, c’est ce qui meurt en dernier ». Michel Abescat, France Inter "Après nous, le déluge" est une épopée science fictionnelle qui sonne comme un rappel. D'un lyrisme salvateur qui dit que l'homme est peu de chose et que son orgueil n'y peut rien. Si bien que lorsque la nuit oblitère définitivement le jour et qu'une brusque montée des eaux engloutit tout sur son passage, rien ni personne dans cette humanité à bout de souffle ne semble y être préparé. (...) Sur les routes épargnées par les crues, quelques survivants. Les nuits se succèdent alors, nuits de peurs archaïques et d'errance où les histoires qu'on se raconte pour soi ou pour les autres sont le seul échappatoire à l'obscurité. Mais l'apocalypse est une genèse qui s'ignore et la nuit se confond bientôt avec le jour en une éclipse dessinant les contours d'une lumière bien vivante. Un îlot d'espoir où l'humain pourrait refaire surface et entrevoir quelque chose de plus beau pour l'avenir." - Allan Orsatelli, Librairie des cordeliers